L’oxydant d’un premier couple oxyde
le réducteur d’un deuxième couple.
On peut décomposer cette réaction
en deux demi-équations électroniques :
Pour obtenir l’équation bilan il faut équilibrer
le nombre d’électrons dans chaque demi-équation
afin qu’ils puissent disparaître du bilan.
Il y a en effet forcément autant d'électrons perdus
par les uns que d'électrons gagnés par les autres.
$$\quad\qquad\ce{Ox_1} + \color{#FFF056}\ce{m e-}\color{#93a1a1}=\ce{Red_1}\qquad\qquad \color{#56C1FF}(\times n)\qquad$$
$$\qquad\qquad\ce{Red_2 = Ox_2} + \color{#56C1FF} \ce{n e-}\quad \color{#FFF056} (\times m)$$
$$\ce{n Ox_1 + m Red_2 -> n Red_1 + m Ox_2}$$
🐣
Réaction d’oxydoréduction
entre l’ion fer II et l’ion cuivre II
Les couples sont :
$\left(\ce{Fe^3+(aq) / Fe^2+(aq)}\right)$
et $\left(\ce{Cu^2+(aq) / Cu (s)}\right)$
🐥
Réaction d’oxydoréduction
entre l’aluminium et le diiode
Les couples sont :
$\left(\ce{Al^3+(aq) / Al (s)}\right)$
et $\left(\ce{I2(aq) / I-(aq)}\right)$
🐥
Réaction d’oxydoréduction
entre le dioxygène et le zinc
Les couples sont :
$\left(\ce{O2(aq) / H2O (\ell)}\right)$
et $\left(\ce{Zn^2+(aq) / Zn (s)}\right)$
🐓
Réaction d’oxydoréduction entre
le dioxyde de soufre et l’ion permanganate
Les couples sont :
$\left(\ce{SO4^2-(aq) / SO2 (aq)}\right)$
et $\left(\ce{MnO4-(aq) / Mn^2+(aq)}\right)$
Pensez à simplifier à la fin.
🦚
Réaction d’oxydoréduction entre
l’éthanol et les ions dichromates.
Les couples sont :
$\left(\ce{Cr2O7^2- (aq)/ Cr^3+ (aq)}\right)$
et $\left(\ce{CH3COOH (\ell)/ CH3CH2OH (\ell)}\right)$
Parmi les oxydants, on peut citer :
le dioxygène dissous $\ce{O2(aq)}$ est, lui,
responsable de la corrosion.
Parmi les réducteurs, on peut citer :
La présence d’un seul ou deux électrons de valence pour les métaux du bloc $\mathrm{s}$ du tableau périodique (lithium, sodium, magnésium, etc.) leur un caractère fortement réducteur (ils veulent ’en débarrasser).
C'est pour ça qu'ils se retrouvent au cœur de nombreuses piles (pile alcaline, pile lithium-ion,
pile magnésium-soufre, etc.).
La famille des alcalins est même capable
de réduire l'eau, ce qui peut provoquer
leur enflammement à son contact !
Lorsqu’un oxydant est en contact d’un réducteur,
une transformation spontanée peut avoir lieu.
Cette réaction d'oxydo-réduction correspond à
un transfert d'électrons du reducteur vers l'oxydant.
Séparer les réactifs et les relier par un conducteur permet d’externaliser le transfert d’électrons.
C'est le principe d'une pile.
Une pile est en réalité constituée de deux demi-piles.
Chaque demi-pile abrite les deux membres
d'un couple oxydant-réducteur.
$\mathrm{(Ox_1/Red_1)}$ dans la demi-pile 1
et $\mathrm{(Ox_2/Red_2)}$ dans la demi-pile 2.
Et dans chaque demi-pile a lieu une des deux demi-équations électroniques.
Chaque demi-pile a besoin de
deux ingrédients supplémentaires :
Rq : l'électrode peut être directement l'oxydant ou le réducteur s'il est métallique ou un conducteur inerte comme du graphite ou du platine.
Supposons que la réaction spontanée
ait lieu entre $\mathrm{Ox_1}$ et $\mathrm{Red_2}$.
⚠️
Les noms anodes et cathodes ne sont pas liés à la polarité (on verra que pour l’électrolyseur, les polarités sont inversées : l’anode est le pole $\oplus$ alors que
la cathode est le pole $\ominus$).
Mais les noms sont liés à la réaction :
Plus qu’à connecter les deux électrodes au circuit électrique qu’on cherche à alimenter.
Mais pour que du courant circule il faut assurer
un contact électrique entre les deux demi-piles
grâce à une jonction électrolytique
(pont salin, membrane, vase poreux, etc.).
Rôle du pont salin :
Maintien de la neutralité électrique
en fermant le circuit
Lorsque la réaction redox se produit, des électrons circulent dans le circuit externe, ce qui crée un déséquilibre de charges dans les solutions
des deux demi-piles.
Le pont salin permet alors le déplacement d’ions (anions vers l’anode et cations vers la cathode)
pour compenser ce déséquilibre.
Que se passerait-il sans le pont salin ?
Le déséquilibre de charge créerait un champ électrique qui finirait par stopper le flux d’électrons, phénomène que l’on appelle la polarisation des demi-piles.
L’intérêt du pont salin est d’assurer cette jonction électrolytique sans mélanger les deux solutions !
Sinon, on irait à l'encontre même du principe de la pile qui était de séparer l'oxydation et la réduction pour externaliser le transfert d'électrons.
Et pourtant…
Voici le schéma d’une pile très utilisée à la fin du 19e siècle (elle alimentait la plupart des télégraphes).
Comment ça marche ?
Donc il peut malgré tout y avoir un léger mélange des solutions (c’est aussi le cas avec un pont salin) mais du moment que les concentrations d’un même électrolyte restent très différents dans les deux compartiments,
la réaction est maintenue.
Sur le schéma d’une pile, il faut savoir indiquer :
Le schéma suivant indique ces déplacements
dans le cas de la pile Daniell.
La tension à vide d’une pile est la valeur absolue
de la tension mesurée entre ses électrodes
en circuit ouvert, c’est-à-dire quand aucun
courant électrique ne la traverse.
Cette tension à vide est mesurée en branchant
les électrodes aux bornes d'un voltmètre.
Rq : la tension à vide est aussi appelée force électromotrice (f.e.m.) de la pile.
La capacité électrique $Q$ d’une pile est la charge électrique maximale que la pile est susceptible
de faire circuler dans un circuit extérieur.
Comment trouve-t-on $n(\text{é})_\mathrm{max}$ ?
On a alors :
Exemple :
Une pile cuivre-aluminium repose sur
les deux couples oxydant/réducteur suivant :
$\ce{(Aℓ^3+(aq)/Aℓ(s))}$ et $\ce{(Cu^2+(aq)/Cu(s))}$
La transformation spontanée a lieu entre
les ions cuivre et l’aluminium.
Composition de la pile :
L’intensité $I$ délivrée (supposée constante), la capacité électrique $Q$ et la durée de vie $\Delta t_\mathrm{max}$ de la pile
sont reliées par la relation :
Rq 1 :
Cette relation permet aussi de trouver la capacité électrique $Q$ si on nous donne l'intensité $I$ et la durée maximale de fonctionnement $\Delta t_\mathrm{max}$ !
Rq 2 :
Industriellement, la capacité est
le plus souvent donnée en $\pu{Ah}$ ou $\pu{mAh}$.
Conversion : 1 mAh $=$ 3,6 C